Predator : Badlands (2025) — Critique
Illustration : Affiche officielle. Droits réservés à leurs propriétaires.
Un changement de regard dans la saga Predator
Dan Trachtenberg déplace la saga. Le Predator n’est plus la menace tapie hors-champ. Il devient centre du récit.
Dék, jeune Yautja, foule la planète Genna avec une mission simple et ancestrale : prouver qu’il mérite son masque.
L’œil du film ne scrute plus l’humain terrifié, mais un être pour qui la peur n’est pas un vertige, seulement un obstacle.
Violence, décors hostiles et ambition visuelle
La mise en scène se déploie dans un monde sans clémence : roche, sable, créatures tapis hors du cadre.
L’image cherche la beauté du mortel. Les combats, chorégraphiés mais rugueux, rappellent que le chasseur
n’est vivant qu’au seuil de sa propre disparition. Effets pratiques et numérique s’allient avec suffisamment
d’adresse pour que l’on y croie.
Identifier l’inhumain : un pari risqué
Le basculement de point de vue produit un trouble. Parce que Dék n’est pas humain, l’identification se fait distante.
Nous observons un rite plus que nous ne le partageons. L’enjeu se perçoit comme un code d’honneur étranger.
Ce léger flottement dramatique réduit par instants l’immersion émotionnelle, même si la visée première reste
le geste, l’épreuve, la hiérarchie du clan.
Le mythe Predator se transforme
Humaniser le prédateur, c’est l’approcher et donc le rendre moins terrifiant. Le film gagne une épaisseur dramatique,
mais perd une part de l’ombre où le mythe trouvait sa force. La frontière entre révéler et désarmer demeure ténue.
Une mutation qui ne plaira pas à tout le monde
Badlands refuse les lieux communs de la franchise : plus de marines apeurés, moins de jungle moite.
À la place, l’exil, l’honneur, l’épreuve. Le geste est audacieux. La réalisation, elle, reste inégale par moments,
entre souffle épique et pauses qui suspendent l’élan.
Conclusion : un film-charnière pour la saga
Predator : Badlands renouvelle la série sans renoncer à sa brutalité, mais accepte une empathie réduite.
L’expérience est crédible, parfois puissante, parfois incomplète. Elle séduira ceux qui accueillent la transformation
et désarçonnera ceux qui réclamaient le retour du prédateur pur, abstrait, insondable.
La note de Zola Ntondo : 3 sur 5 ★★★☆☆

Zola Ntondo
Éditeur en chef










