Les Intrus : Chapitre 2 — Critique du film de Renny Harlin (2025)
Un retour dans l’obscurité
Dès l’ouverture de Les Intrus : Chapitre 2, l’hôpital se mue en piège sensoriel. La lumière clinique allonge les couloirs comme autant d’interrogations, et la caméra, précise, maintient le regard dans une veille anxieuse. La mise en scène de Renny Harlin s’installe sans fracas : elle traque. Le film affirme une rigueur formelle qui ne cherche pas à surprendre, mais à resserrer.
Une héroïne hantée par son propre souvenir
Maya n’est pas simplement poursuivie : elle se fuit elle-même. Le jeu nu de Madelaine Petsch incarne cette tension continue entre endurance et ruine. Chaque souffle est ultimatum, chaque pas une preuve que la peur n’est jamais vraiment derrière soi. Le visage porte une mémoire qui refuse de s’effacer : le traumatisme se fait compagnon.
Un espace qui poursuit
La fuite ne cherche pas d’issue : elle change de géométrie. Hôpital, forêt, route déserte — les lieux deviennent états. Le danger existe au bord du cadre, silhouette inachevée, masque sans regard. L’ennemi ne surgit pas : il persiste. La mise en scène transforme le décor en conscience hostile, toujours en avance d’un pas.
Chaque souffle est ultimatum, chaque pas une preuve que la peur n’est jamais vraiment derrière soi. Zola Ntondo sur Allociné
Le masque qui se fissure
Le film esquisse l’origine des assassins et expose un passé encore obscur. L’intention est noble : étendre un univers. Mais toucher au mystère revient aussi à en réduire la portée. Là où le premier film frappait par l’arbitraire du mal, cette suite introduit une rationalité qui, parfois, fragilise la terreur qu’elle cherche à nourrir.
La suspension comme risque narratif
L’œuvre porte son titre comme un aveu : il n’y aura pas de résolution. Le récit se laisse en suspens, fragment d’un tout que l’on devine, mais que l’on ne peut encore saisir. Ce choix volontaire atténue la densité dramatique : l’instant reste provisoire, la conclusion non accomplie. Le spectateur avance dans l’attente plutôt que dans la certitude.
Conclusion
En définitive, « Les Intrus : Chapitre 2 » tient son poste : un horreur sérieuse, techniquement assurée, menée par une interprète solide. Mais en sacrifiant la fermeture sur l’autel de la continuité, il s’inscrit davantage comme le souffle avant la morsure : la peur ne s’éteint pas, elle attend.
La note de Zola Ntondo : 3 sur 5 ★★★☆☆

Zola Ntondo
Éditeur en chef










